Pierre Corneille, Rodrigue dans "Le Cid"
Lorsque j'étais enfant, ma mère était directrice de l'école du petit village où nous vivions. Nous habitions dans l'appartement qui lui était réservé au dessus des salles de classe.
C'est ainsi que mon terrain de jeu habituel se trouvait être la cour de récréation avec son grand préau. Jeudi, dimanche, vacances de Pâques ou de Noël, j'en profitais à l'année pour ma plus grande joie.
Mais à l'époque, ce qui m'a le plus marquée, c'était d'avoir à ma disposition quasi exclusive le grand tableau noir sur lequel je passais d'interminables heures à dessiner avec les craies de couleur.
Bien sûr, ce n'est pas ce tableau noir avec ses craies de couleur qui ont déclenché ma vocation artistique. Je devais bien avoir une prédisposition naturelle quelque part, mais cette liberté de créer sans contraintes a certainement ancré mes certitudes dans cette voie.
Il y a aussi eu la grande tolérance de mes parents qui ont facilité mes différentes formations en me laissant libre de mes choix. Je ne les remercierai jamais assez de m'avoir permis de devenir celle que je suis aujourd'hui en empruntant le difficile chemin des arts.
Quand à mon tour j'ai eu des enfants, j'ai essayé de leur transmettre ma passion pour les arts créatifs sans exception.
Par chance leur fibre artistique était bien au rendez-vous : ils ont hérité du don créateur.
Aujourd'hui j'ai gagné mes galons de grand-mère.
Avec cette nouvelle fonction je continue à transmettre la flamme créatrice à mes petits enfants. Un vrai bonheur car ils adorent ça.
Quand je leur demande ce qu'ils veulent faire : "On peut aller dans ton atelier?"
Mon atelier c'est leur caverne d'Ali Baba.
En plus de leurs collections enfantines, je leur permets d'utiliser mon matériel : les beaux crayons de couleur aquarellables, les gros tubes de peinture acrylique pour peindre au couteau sur des châssis entoilés. Il n'y a aucune limite pour développer leur génie créatif. Je les laisse créer à leur guise : je leur montre une technique et après ils font comme ils veulent. Leur seule obligation étant de respecter le matériel et de bien laver les pinceaux.
Le tableau est celui peint par ma petite fille quand elle avait 18 mois. Il a fallu attendre quelques années pour qu'elle sache écrire son nom afin de le signer ;)
Kommentare